La délégation suisse présente à Tunis dans le cadre du Forum Social mondial (FSM) a apprécié cette année l’enracinement de cette manifestation dans le premier pays arabe à avoir mené sa révolution. Le nombre d’ateliers organisés par des ONG suisses a doublé comparé à Dakar.

Alors que la Tunisie vit des moments de vérité, la société civile mais aussi les autorités tunisiennes ont reconnu « l’importance de l’événement », a déclaré à l’ats Sergio Ferrari, de l’ONG suisse E-Changer.
Des doutes étaient permis sur l’organisation de ce Forum après l’assassinat début février du politicien de gauche Chokri Belaïd, « mais ils ont été vite dissipés par l’enthousiasme des organisateurs tunisiens qui ont jugé qu’il était nécessaire de maintenir plus que jamais ce Forum en Tunisie« , a-t-il précisé.
« Vers la mi-février, la question s’est en effet posée de savoir si le FSM allait être annulé en raison de la situation politique explosive« , poursuit M. Ferrari.
Mais selon lui, les concepteurs locaux ont « répondu aux attentes ». Et pour la première fois dans l’histoire du FSM, dont l’organisation depuis sa première édition à Porte Alegre en 2001 a parfois été chaotique, « un programme imprimé a été distribué aux participants ». De plus, selon le représentant d’E-Changer, « il n’existe toujours pas dans le monde d’autre alternative valable au Forum économique de Davos« .
Forte délégation
Pour le conseiller aux Etats Luc Recordon (Verts/VD), qui participait à son sixième Forum social mondial, « l’édition de Tunis a montré une progression qualitative. « J’ai assisté à des ateliers de grande qualité et intenses », a-t-il déclaré.
La délégation suisse, dont le nombre de participants ne dépassait pas la douzaine en 2001, n’a jamais été aussi fournie que cette année, avec près d’une septantaine de représentants.
Parmi eux figuraient des membres des ONG (Alliance Sud, Solifonds, Croix-Rouge ou encore Amnesty), mais également des syndicats (UNIA, Syndicom) et six parlementaires fédéraux, M. Recordon, Maja Ingold-Huber (PEV/ZH), Francine John Calame (Verts/NE), Christian Van Singer (Verts/VD), Maya Graf (Verts/BL) et Manuel Tornare (PS/GE).
