Que ce soit des pays développés ou pas, la pollution a touché le monde entier. Mais là, à Singapour, c’était la goutte en trop.
En effet, provoquée par des feux de forêts dans l’Indonésie voisine, la pollution à Singapour est devenue dangereuse et a poussé Jakarta à recourir aux moyens extrêmes, comme l’ensemencement de nuages dans l’espoir de faire tomber une pluie providentielle.
L’indice de pollution à Singapour a atteint les 400 vendredi à 11h00. Ce niveau est nouveau record historique de pollution, en augmentation constante depuis plusieurs jours.
Tout indice supérieur à 300 est considéré comme « dangereux » pour la santé des quelque 5,3 millions d’habitants de la cité-Etat, où les gratte-ciels de verre et d’acier du centre d’affaires étaient perdus dans une fumée à l’odeur âcre.
Philip Koh, médecin de famille, a ainsi observé une hausse de 20% de patients dans son cabinet au cours de la semaine écoulée. Selon lui, 80% de ces malades souffrent de problèmes liés à la pollution.
Chaque année à la même période, la petite île de Singapour étouffe sous l’épaisse fumée que lui envoie l’île indonésienne voisine de Sumatra, où la culture sur brûlis est encore largement pratiquée. Mais le problème atteint cette fois-ci des proportions historiques, provoquant une guerre des mots entre l’Indonésie et Singapour.
Le ministre singapourien de l’Environnement, Vivian Balakrishnan, est arrivé vendredi matin à Jakarta, après avoir la veille exhorté les autorités indonésiennes à agir « de manière décisive et urgente ».
L’Indonésie n’en a pas moins redoublé d’efforts. Lors d’une réunion d’urgence jeudi soir, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a ordonné « la mobilisation immédiate des resssources du pays ».