La militante tunisienne des droits humains et présidente de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) Souhayr Belhassan a reçu, mardi, à Lisbonne, le prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe pour la solidarité au titre de l’année 2011.
Cette distinction lui a été remise par le président Portugais Anibal Cavaco Silva « en reconnaissance de son engagement militant de longue date en faveur des droits humains dans le monde ainsi que pour son combat pour les droits des femmes dans les pays en développement ».
Mme Belhassan a reçu ce prix avec le président Serbe Boris Tadic, le prix étant décerné annuellement à deux candidats, un du Nord et un du Sud.
Contactée par l’Agence TAP, Mme Belhassan s’est déclarée « très heureuse » de recevoir ce prix en compagnie de femmes et d’hommes d’exception à l’instar de Nawal Al-Saadaoui ou encore Kofi Annan.
Il s’agit, s’est-elle félicitée, d’un hommage rendu aux militantes et militants des droits de l’Homme tunisiens et aux défenseurs des droits humains en général.
« C’est aussi un hommage au combat et à la lutte de la femme arabe dans la région », a-t-elle ajouté, réservant « une pensée particulière aux syriennes et aux syriens qui endurent des épreuves épouvantables en attendant d’arriver au bout de leurs peines ».
Ce prix, a-t-elle encore dit, « intervient à un moment important de notre combat qui a vu s’abattre un régime absolutif et voit s’édifier des institutions libres et démocratiques ».
Même si « la révolution tunisienne, suivie d’élections transparentes, a abouti à l’arrivée au pouvoir d’un mouvement islamiste, nous ne pouvons que le respecter et nous en féliciter », a-t-elle encore souligné.
Mme Belhassan a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de ce prix « à l’heure où les relations Nord-Sud connaissent des crispations de part et d’autre ».
« Au nord, nous assistons aujourd’hui à la fermeture de la libre circulation, à une mondialisation sauvage et à l’installation de gouvernements de droite; alors qu’au Sud, des gouvernements islamistes s’installent », a-t-elle fait noter.
Elle a, dans ce sens, insisté sur l’intérêt majeur « d’avoir ces traits d’union pour porter la voix des défenseurs des droits de l’Homme et de l’universalité des droits ».
Créé en 1995, le prix Nord-Sud est remis chaque année à Barcelone (siège du centre Nord-Sud) à deux personnalités s’étant distinguées par leur profond engagement et leurs actions pour la promotion et la protection des Droits de l’Homme, pour la défense de la démocratie pluraliste et pour le renforcement du partenariat et de la solidarité Nord-Sud.