BRUXELLES, Royaume de Belgique, 30 juillet 2013/African Press Organization (APO)/ — L’élection présidentielle malienne a été jugée historique à plusieurs titres par la délégation du Parlement européen pour l’observation de l’élection présidentielle au Mali, conduite par Michèle Striffler (PPE, FR).
Les membres de la délégation ont fait aujourd’hui la déclaration suivante:
« La mobilisation massive du peuple malien est exceptionnelle dans un pays où le taux de participation est traditionnellement très bas. Les femmes et les jeunes se sont notamment mobilisés. Cela traduit la volonté des Maliens de voir rétablir la légitimité démocratique et prouve qu’ils ont compris l’enjeu de ce scrutin, y compris dans le nord du pays, même si la participation y a été plus faible. »
« D’autre part, les circonstances dramatiques dont le pays est en train de se relever n’ont pas empêché la mise en place d’un processus électoral très avancé. Des cartes d’identification biométriques ont été distribuées à la quasi totalité des électeurs. Cela a aussi permis de constituer par la même occasion, et pour la première fois, un fichier d’état civil. En outre, l’engagement total des autorités maliennes a garanti une journée de vote sans aucun trouble. La délégation a félicité le gouvernement de transition pour le travail accompli. »
« Certes des difficultés logistiques ont été relevées et ne doivent pas être sous-estimées, elles feront l’objet de recommandations de la Mission européenne. Mais les problèmes d’organisation dans les camps de réfugiés et à l’étranger ne doivent pas être non plus être sur-estimées. En effet, la quasi totalité des Maliens a pu s’exprimer librement. Dans ces circonstances exceptionnelles, cela est remarquable. »
« Les premiers retours d’observateurs permettent d’affirmer que quel que soit le (la) candidat(e) élu(e), sa légitimité sera incontestable vu le bon déroulement des opérations. Il ou elle sera le Président de tous les Maliens. Il lui appartiendra de garantir la stabilisation du pays, la suite du processus de réconciliation, et la construction d’un État dans lequel tous les Maliens se reconnaîtront. »
« L’intérêt de cette campagne a également été de faire émerger une pluralité politique qui ne doit pas disparaître après cette élection mais, au contraire, se structurer en vue des élections législatives et municipales à venir. N’oublions pas que l’opposition est gage de démocratie. »
« Avec le retour de la légitimité démocratique, les nouvelles autorités au pouvoir devront s’attaquer à la résolution des problèmes du Mali, ceux-là même qui ont conduit au coup d’Etat et au conflit. »
La présidente de la délégation du Parlement européen, Michèle Striffler (PPE, FR) a pour sa part déclaré:
« En tant que première vice-présidente de la commission du développement du PE, j’y serai particulièrement attentive. Ces problèmes, comme l’accès aux services, sont liés au développement du pays, un domaine dans lequel il faudra s’engager activement, au nord comme au sud. Le rôle de l’opposition sera de contrôler que la personne élue tiendra ses promesses et celui de la société civile de continuer à être active pour assurer le progrès du pays. »
« De notre côté, nous veillerons à ce que l’Union européenne reste engagée au Mali. En effet, ce qui se passe ici ne concerne pas que les Maliens. N’oublions pas que nous sommes tous interdépendants et que l’Afrique et l’Europe sont deux continents voisins. Notre intérêt partagé est de travailler ensemble pour assurer un avenir meilleur au Mali », a-t-elle conclu.
La délégation du Parlement européen pour l’observation de l’élection présidentielle au Mali, composée de Michèle Striffler (PPE, FR), Agustín Díaz de Mera (PPE, ES), Philippe Boulland (PPE, FR), Françoise Castex (S&D, FR), Jean-Jacob Bicep (Verts/ALE, FR) et Michal Kaminski (ECR, PL), a été déployée dans le cadre de la mission d’observation éléctorale de l’UE, dirigée par le député européen Louis Michel (ADLE, BE).